Le Figuier et le Blastophage 2


                      Le Figuier et le Blastophage

                        Du statut de parasite à l’état d’esclave !

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 Il s’agit là d’une minuscule guêpe, le blasthophage qui a lié avec le figuier une relation d’interdépendance irremplaçable.

Simplifions un processus qui s’entoure de nombreuses complexités et de quelques nuances.

Il existe d’une part le figuiers mâle ou Caprifiguier  avec des fleurs unisexuées, des deux sexes. Les fleurs femelles arrivant à maturité avant les fleurs mâles, il ne peut donc y avoir d’autofécondation et donc pas de fruit sur cet arbre ;

Et d’autre part, le figuier femelle ou domestique ne comportant que des fleurs femelles enfermées dans la figue. C’est de cet arbre là que seront cueillis les fruits comestibles si savoureux.

 

La pollinisation naturelle d’un arbre mâle à un arbre femelle ne peut se faire alors que2 par l’intervention du blastophage.

Relation d’exclusivité puisque le blastophage lui même ne peut se reproduire en dehors des fructifications du figuier : aucun des deux n’existerait sans l’autre. Plus encore, chaque espèce de Ficus possède sa guêpe spécifique.

En Mai et Juillet, poussée par un impérieux instinct et au prix d’un laborieux effort, au cours duquel elle y perdra ses ailes, la femelle s’insinue au cœur de la fleur pour y pondre ses œufs.

Dans la fleur et non dans le fruit, permettant ainsi à sa larve d’être alimentée avec des nourritures riches en graisses et en protéines, que la plante destine à sa graine (blastos : germe ; phago : je mange)

Les oeufs puis les larves évoluent donc dans une partie de la figue. Parvenu à l’état d’imago, le mâle vit brièvement , le temps de féconder un certain nombre de femelles (un accouplement certainement incestueux!), de les aider à se libérer, grâce à un énorme pénis et de puissantes mandibules avant de mourir d’épuisement.

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Ainsi fécondées et chargées du pollen de la fleur dont elles sont sorties, les femelle Blastophage effectuent un unique vol vers un arbre femelle qu’elle polliniseront au passage. Quelqu’unes seulement d’entre elles polliniseront quelques fleurs femelles du caprifiguier qui reste la pouponnière du blastophage.

blastophage-du-figuier A partir d’une «simple» relation hôte-parasite, Le figuier est donc passée maître dans l’élevage de ses pollinisateurs en adaptant un calendrier bien précis de floraison des figuiers et d’éclosion des blastophages ,

 Déjà sensible à la raréfaction des,figuiers,sauvages (capri-figuier ou figuier mâle), on imagine les conséquences de la disparition du blastophage sur l’existence de cet arbre sacré et de son fruit.


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2 commentaires sur “Le Figuier et le Blastophage

    • Les pimprenelles Auteur de l’article

      Bonjour,
      Il est vrai que le cycle du figuier m’apparait tellement naturel que je ne me sus jamais poser la question d’avoir à planter un caprifiguier. Je ne suis pas spécialiste, mais je pense que c’est la nature et tous les figuiers issus de semis spontanés dont inévitablement une partie de figuier mâle, qui procurent la possibilité de préserver le fameux blastophage. Je crois savoir que sur certaines exploitations, on s’assurent d’avoir des caprifiguiers en périphérie. Sans doute par repiquage de semis spontanés identifiés comme caprifiguiers. Un caprifiguier est finalement assez facile à reconnaitre puisque hors saison, il présente déjà des fruits qui ne grandiront pas, et en pleine saison ceux ci ne murissent pas, sèchent et tombent. Après tout dépend la région ou vous habitez, car si le réchauffement climatique est certain, il semble que le blastophage ne s’est pas encore adapté au dessus d’un axe Bordeaux/Lyon et il faut se tourner alors vers des figuiers autofertiles. Voir alors leur résistance au froid.
      Encore une fois, je ne suis pas spécialiste et il en existe un bon nombre, notamment dans le sud de la france et le vaucluse.
      Naturellement
      Christophe