En décoction ou en macération huileuse, l’ail: un remède du jardin


Aie, aie, aie ! Pris de court, j’ai raté le moment pour prémunir les pêchers de la cloque et voila les feuilles rougir, se boursoufler et tomber, emportant avec elles, les promesses de fruits. N’ayant pas l’envie de recourir à des traitements curatifs souvent décevants, j’ai profité de planter de l’ail pour en mettre quelques gousses autour d’un des 3 fruitiers. Quelques semaines après, seul ce dernier récupère tandis que les 2 autres font pâle figure. Les vertus de l’ail sont bien connues et il suffit de faire ses propres expériences pour s’en convaincre et délaisser notamment la bouillie bordelaise qui comporte son lot d’inconvénients.

Antifongique¹ naturel, l’ail est un allié bien connu des jardiniers et au moment de commencer les traitements préventifs au potager contre certains champignons (oïdium, mildiou, botrytis,…) autant envisager les décoction et macération huileuse d’ail. Si la première est principalement utilisée contre les maladies cryptogamiques² et bactériennes, mais aussi comme insecticide et insectifuge, la seconde est davantage employée comme insecticide, mais aussi en tant qu’insectifuge et fongicide.

Voici les recettes :

La décoction d’ail :

  • Hacher finement 100 g de gousses d’ail commun (uniquement celui-ci et en laissant la peau) avec un presse-ail ou un couteau bien aiguisé.
  • Mélanger les gousses d’ail hachées dans un litre d’eau (de pluie, de source, du puits, mais pas du robinet car il y a du chlore, ou sinon supprimer le chlore²).
  • Laisser mariner à couvert pendant 24 heures.
  • Dans un récipient couvert, faire bouillir le mélange 30 minutes.
  • Laisser refroidir et reposer pendant une heure sans enlever le couvercle.
  • Facultatif : Pour repousser plus facilement les nuisibles, rajouter 10 grammes de savon noir.
  • Filtrer cette préparation à l’aide d’une passoire fine dans un entonnoir placé au-dessus d’une bouteille en verre d’au moins un litre.
  • Agiter bien la préparation pour mélanger l’ensemble.
  • Utiliser pure, aussi bien en préventif qu’en curatif, et immédiatement car la solution ne se conserve que quelques jours.
  • En préventif, pulvériser le feuillage une à deux fois par semaine.
  • En curatif, pulvériser le feuillage tous les jours.
ail

La décoction peut être utilisée en traitement contre :

  • La fonte des semis (en préventif et en les arrosant directement à l’arrosoir);
  • Le mildiou ;
  • Le marsonia du rosier ;
  • La cloque du pêcher ;
  • La pourriture grise du fraisier ;
  • L’oïdium et la cloque de la vigne ;
  • La moniliose des fruitiers ;
  • La rouille du groseillier ;
  • Elle peut aussi être utilisée en traitement curatif contre les pucerons (notamment les pucerons des rosiers) et les chenilles, ou encore en traitement préventif contre les acariens et les tarsonèmes.

La macération huileuse  :

  • Hacher finement 100 g de gousses d’ail commun (uniquement celui-ci et en laissant la peau) avec un presse-ail ou un couteau bien aiguisé.
  • Laisser macérer pendant douze heures les gousses d’ail hachées avec deux cuillerées à soupe d’huile d’olive (ou de lin, ou de paraffine, ou de chanvre) dans un bol couvert.
  • Filtrer cette préparation à l’aide d’une passoire fine dans un entonnoir placé au-dessus d’une bouteille en verre d’au moins un litre.
  • Écraser bien la pulpe de l’ail retenue dans la passoire avec un pilon pour en extraire un maximum de principes actifs.
  • Facultatif : Pour repousser plus facilement les nuisibles, rajouter une cuillerée de savon noir.
  • Verser un litre d’eau (de pluie, de source, du puits, mais pas du robinet car il y a du chlore, ou sinon supprimer le chlore) par-dessus, dans la bouteille.
  • Agiter bien la préparation pour mélanger l’ensemble.
  • Laisser reposer une semaine au frais et à l’abri de la lumière. Cette préparation se garde plusieurs mois à l’abri de la lumière.
  • Agiter la préparation avant emploi.
  • Utiliser la préparation en curatif, diluée à 5 % dans de l’eau (soit 5 centilitres de macération pour un litre d’eau), et immédiatement car la solution ne se conserve que quelques jours.
  • En curatif, pulvériser le feuillage et/ou arroser les plantes atteintes. Par contre, il faut impérativement l’appliquer le soir pour ne pas brûler les feuilles.

La macération d’ail peut être utilisée en traitement contre :

  • Les pucerons (sauf les pucerons noirs du cerisier) ;
  • La mouche de l’oignon ;
  • Les psylles du poirier ;
  • Les doryphores ;
  • La teigne de la pomme de terre ;
  • Les acariens ;
  • Les tarsonèmes (petits acariens invisibles à l’œil nu) ;
  • Les tétranyques (minuscules acariens, araignées rouges) ;
  • Les charançons ;
  • Les chenilles ;
  • Les escargots ;
  • Elle peut aussi être utilisée en préventif contre les maladies fongique, telles que la rouille, le mildiou, le botrytis, la cloque du pêcher, etc. ;
  • Elle peut être utilisée en répulsif (diluée à 10 % et non appliquée sur les plantes, mais uniquement dans les allées ou les lisières) contre les chevreuils, les mulots, les campagnols et les lapins.

D’autre part comme ma propre expérience me l’a démontrè, l’ail contenant un principe actif important pour le jardin, à savoir le soufre, quelques pieds d’ail plantés, en automne, peuvent aussi être efficaces :

  • Au milieu des cultures de pomme de terre pour les protéger des attaques de doryphores.
  • Au pied d’un pêcher pour le protéger de la cloque du pêcher, grâce à la diffusion d’allicine antiseptique jusque dans la sève du pêcher.

Contrairement à la macération et à la décoction pour lesquelles seul l’ail commun doit être utilisé, il est possible de planter non seulement de l’ail commun, mais aussi de l’ail rocambole, de l’ail des ours et de l’ail des vignes.

(1): Les antifongiques ou fongicides sont des traitements possédant la capacité d’agir sur les mycoses, c’est à dires des infections causés par des champignons microscopiques et levures.

(2): Une maladie cryptogamique ou fongique, est une maladie causée par un champignon parasite. Elle doit son nom à l’ancienne classification des champignons dans les plantes cryptogames. Ces maladies  représentent 90% des maladies affectant les végétaux du jardin

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